Gamin, je découvre le cinéma grâce à l’un de mes oncles. Une fois par an, il nous emmenait mon frère et moi, rêver dans les salles obscures. C’est durant ces séances, que débute mon appétit pour les films. À quinze ans, je reçois ma première caméra DV. Alors, comme envoûté par cette nécessité de créer, je me mets très vite à filmer et écrire des histoires. Seul ou avec des copains, nous passions notre temps libre à voyager dans nos récits farfelues. De cette période adolescente, il en découle mon premier long-métrage et plusieurs court-métrages amateurs, où je mélange les rôles, régisseur, réalisateur, acteur, assistant, cadreur…
J’étais tombé dans la marmite. Créer à longueur de journée, la nuit, en voyage, à tout moment, était devenu une addiction. Lorsqu’est venu le temps des études supérieures, j’ai choisi la licence en arts du spectacle. J’avais soif de faire, de comprendre, d’être sur le terrain. Grâce à une bourse de la région Alsace et un court-métrage fait avec d’autres étudiants, j’entame une formation professionnelle en réalisation dans une école de cinéma à Paris. J’y suis une année formatrice, troublante, et finalement, loin des bancs d’écoles. Hyperactif, j’écris, je tourne, j’emporte des équipes, je contacte des productions, des acteurs, des distributeurs. Je voulais faire mon long-métrage. Je me croyais « illuminé ».
Mais le temps forge. La maturité et le recul révèlent nos faiblesses. Et nos forces. Je termine ma formation « bredouille », mais je multiplie les expériences sur des productions classiques ou indépendantes, je forge mon réseau et j’affine ma plume. Je continue d’écrire, d’écrire, et j’affute mon expérience de plateau. Je mène des projets, j’assiste, je réalise, je découvre le métier.
Ce n’est qu’avec les années, que j’ai appris à écrire un scénario et fabriquer un film. Que j’ai construit ma singularité, et su, petit à petit, ce que je voulais raconter. Où je souhaitais transporter le spectateur, et dans quel univers. Et encore aujourd’hui plus que jamais, je persévère l’apprentissage de ses rouages pour réaliser les films qui m’habitent.
Pour mes prochains projets, je suis animé par l’exploration de mes origines Andalouse et Marocaine, par le monde Hispanophone et Arabe, leurs mythes et légendes. Je souhaite témoigner de l’histoire de mes aïeux, de leurs migrations. Je me sens appelé par les milieux ruraux, les peuples autochtones, les traditions et croyances, loin des zones urbaines et métropoles. Stimulé par les analogies entre folklore et modernité, c’est au travers de récit initiatique de femmes et hommes, modelés par la société et les guerres, en quête de liberté physique ou psychique, que je souhaite inscrire les histoires que j’écris. Des personnages qui traversent des histoires teintés de poésie, de magie ou de mysticisme.